Faut-il brûler les traités européens ?
L’ensemble des formations politiques françaises s’accordent sur le fait que l’Union européenne doit être réformée. En ajoutant potentiellement de nouveaux traités à ceux existants, Emmanuel Macron souhaite aller vers plus d’intégration pour construire « l’Europe de la liberté, de la protection et du progrès ». À droite et surtout à l’extrême droite, on propose plutôt une « alliance européenne des nations » qui offrirait plus d’indépendance aux pays membres, en matière de politique migratoire essentiellement. À gauche, il s’agirait de faire « l’Europe écologique et sociale » interdite par les traités actuels. Pour y parvenir, seule la France Insoumise propose de désobéir aux traités, dans le but d’établir un rapport de force et avec l’espoir d’en renégocier d’autres. L’UPR, enfin, estime qu’il n’y a plus rien à espérer de l’Union européenne, et qu’il conviendrait de la quitter.
Dénoncer les traités vous expose au risque d’apparaître pour un nationaliste, un populiste voire un ennemi de la paix. Pourtant, pour changer l’Europe, il n’y a que deux voies possibles : sortir des traités existants ou en ajouter de nouveaux, compatibles avec ceux qui existent déjà.
Alors, faut-il brûler les traités ? Pour y répondre, nous allons expliquer ce qu’est la construction européenne, examiner ses échecs et ses réussites, et réfléchir aux conséquences de sa remise en question. …