Pour la contestation sociale et le mouvement contre les retraites, Cannes figurait en tête des événements à perturber. Le plus grand festival du Cinéma, imaginé et cofondé par la CGT en réponse à la mainmise des régimes fascistes sur la Nostra de Venise dans les années trente, est issu d’une longue tradition syndicaliste, antifasciste et contestataire. Sans même parler du coup de force de Jean-Louis Godard et François Truffaut provoquant la fermeture du festival en mai 1968, la Croisette a longtemps été un terrain de lutte. Après les multiples casserolades réussies à travers le pays, le semi-échec de la finale de la Coupe de France de football et en attendant les lointains Jeux olympiques, la montée des marches constituait une cible idéale pour redonner du souffle à la lutte contre la réforme des retraites et la dérive autoritaire du gouvernement. La CGT jouant à domicile, sa nouvelle première secrétaire avait promis que son syndicat assurerait le spectacle.
Le pouvoir était conscient de l’enjeu. Au point d’interdire pendant deux semaines toutes manifestations dans un périmètre extrêmement large autour de la croisette. Et de faire la chasse aux électriciens-gaziers pour éviter la moindre coupure de courant en pleine projection ou cérémonie. Un plan bien orchestré, mais qui s’est pourtant pris les pieds dans le tapis… …
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