Dossier : où va la France (réforme des retraites, crise politique…)
Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme des retraites, tout en censurant plusieurs articles conçus pour « adoucir » le texte. Les mesures compensatoires visant à mieux prendre en compte la pénibilité au travail et à limiter l’augmentation du chômage des seniors ont été censurées. Le Conseil a également rejeté le Référendum d’Initiative Partagée déposé par les parlementaires de la NUPES à la demande de l’Intersyndicale. Emmanuel Macron a immédiatement décidé de promulguer la loi, qui a été inscrite au journal officiel au cours de la nuit. Depuis, il parcourt la France au son des casseroles et sous les quolibets.
Pour le gouvernement, ses soutiens et de nombreux éditorialistes s’exprimant dans les médias, le « cheminement démocratique » de la réforme est désormais clos. Comme il l’a indiqué lundi 17 avril devant les Français, Emmanuel Macron veut désormais « apaiser » et passer à de « nouveaux chantiers ». L’immigration et la fraude aux allocations, deux thématiques chères à l’extrême droite, ont ainsi été placées en tête de l’agenda.
Néanmoins, deux Français sur trois souhaitent que le mouvement social se poursuive, selon deux sondages récents. Les opposants — manifestants, syndicats et partis politiques — estiment que la réforme, bien que légale, n’est pas légitime. Le gouvernement et ses soutiens les accusent de s’inscrire dans une démarche antidémocratique de contestation des institutions, au point de les comparer parfois aux partisans de Donald Trump qui avaient saccagé le Capitole.
Pour l’historien au Collège de France Pierre Rosanvallon, au contraire, « Nous sommes en train de traverser la crise démocratique la plus grave que la France ait connue depuis la fin du conflit algérien ». La presse internationale, du New York Times au Financial Times, en passant par le Wall Street Journal, El Pais, le Guardian et les principaux journaux allemands s’inquiètent également d’une dérive autoritaire et illibérale de la France. Pas uniquement à cause de l’entêtement d’Emmanuel Macron à imposer sa réforme contre l’opinion, mais aussi du fait de la répression policière et judiciaire qui s’est abattue sur les opposants à la réforme. Ont-ils raison ?
Retrouvez la suite de cet article sur ma newsletter Substack en cliquant ici.