Analyse du second débat présidentiel

Analyse du second débat présidentiel

Après un premier débat à cinq fortement critiqué pour son caractère antidémocratique, les onze candidats se sont finalement retrouvés côte à côte dans un exercice inédit. Forme, fond, et impact sur la campagne, on debrief ce second débat, révolutionnaire par bien des aspects.

Le format

Plus de trois heures trente d’antenne pour quinze minutes de temps de parole par candidat et à peu près autant entre chaque intervention, le format ne pouvait que restreindre davantage la possibilité de longs argumentaires ou de controverses entre adversaires.

Pour pallier à ce désavantage, l’organisation a retenu quatre thèmes au lieu des quinze ambitionnés par TF1. Le résultat est plutôt positif, bien qu’il favorise mécaniquement les petits candidats et les encourage aux coups de « buzz ».

Le cadrage, les thèmes et les journalistes

Le débat organisé par TF1 déroulait le tapis rouge à Marine Le Pen en délaissant les questions d’Europe et d’économie au profit des thèmes favoris de l’extrême droite. Le tiercé gagnant sécurité-immigration-laïcité traité dans la première heure, lorsque l’attention du téléspectateur est à son apogée, fut particulièrement apprécié.

Pour ce second opus, l’organisation nous livre une bien meilleure prestation. Le débat s’ouvre sur l’emploi, principale préoccupation des Français. L’Europe s’invite rapidement dans la discussion pour y occuper la place centrale qui lui revient. La seconde partie enchaîne sur le terrorisme et la géopolitique avant de poursuivre avec le problème des institutions et de la moralisation, deux thématiques incontournables par les temps qui courent. Le débat s’achève sur la question des services publics et du modèle social, elle aussi au cœur des préoccupations des Français.

Ruth Elkrief et Laurence Ferrari animent correctement la soirée en posant des questions ouvertes et neutres là où leurs homologues de TF1 orientaient systématiquement les débats (1). Leur modération reste globalement efficace bien qu’elles ne peuvent s’empêcher d’interrompre les candidats pour les presser de conclure, ce qui provoque l’effet inverse à celui recherché.

Un débat en tout point révolutionnaire

Pour la première fois de l’histoire, les onze candidats sont traités de façon égalitaire, disposent du même temps de parole sur le même plateau, à la même heure. La magie du format opère, et plus que la forme, c’est le fond qui s’en trouve transformé.

Le système médiatique et politique nous avait habitués à un cadre bien précis qui organise le débat public. L’Europe, le capitalisme, la mondialisation, l’interventionnisme et l’ingérence militaire, la nécessité absolue de se soumettre aux marchés financiers (verrou définitif qui interdit de proposer des politiques étatiques) se trouvaient rarement mis en cause. Du moins pas aux heures de grande écoute devant 6,5 millions de téléspectateurs. Les candidats de gauche, y compris lors des primaires, se devaient d’apparaître raisonnables, de chiffrer leurs mesures généreuses, sous peine d’être taxés d’utopistes. (2)

Lors de ce débat, le camp des « réalistes » s’est d’un seul coup trouvé en minorité, et fortement remis en cause.

Photo: L’express

Tout commence pourtant sereinement par la réponse classique de François Fillon sur l’emploi, qu’il ouvre en proposant de libéraliser le marché, d’augmenter le temps de travail et de réduire la dépense publique en supprimant un demi-million de fonctionnaires (Macron approuve le remède, mais pas le dosage). La réponse de Mélenchon résume bien l’enjeu de cette élection. Lui veut mettre fin à l’austérité et investir 100 milliards là où Fillon souhaite en économiser autant, réduire le temps de travail et engager la transition écologique. Un clivage dès plus classique.

Ce sera le principal débat « conventionnel » de la soirée. Tout sera ensuite remis en cause, et en particulier les traités européens, dont l’ensemble des candidats reconnaît qu’ils interdisent de mener une politique différente de celle proposée par le couple Macron/Fillon.

C’est ensuite la finance qui en prend pour son grade, Macron tente une molle défense « il y aura toujours des banques », mais les attaques fusent pour contester la mainmise du capitalisme financier. Mélenchon applaudit les charges de Poutou et Arthaud qui expliquent que les profits versés aux actionnaires battent des records tandis que les entreprises du CAC 40 continuent de supprimer des emplois.

La levée de boucliers pour protéger et étendre les services publics est elle aussi spectaculaire. Fillon tente de contrebalancer les élans d’étatisme en rappelant que la France est endettée à hauteur de 2200 milliards d’euros. On l’accuse d’avoir lui-même creusé cette dette (personnellement par Poutou, et en tant que ministre par Dupont Aignan et Marine Le Pen). Cette dette, donc, est jugée illégitime par quatre  « petits » candidats, avant que Mélenchon propose précisément de la transférer sur la BCE (mutualisation à l’échelle européenne, comme le demande Piketty & Généreux). Des discours d’habitude inaudibles deviennent majoritaires, à droite comme à gauche du plateau.

La politique étrangère française, défendue unanimement par les médias lors de l’intervention en Libye, passe elle aussi sur le billard.

Cerise sur le gâteau, Nathalie Arthaud part de l’exemple des  luttes sociales en Guyane pour appeler à la révolution !

Bien sûr, le poids politique combiné de cette contestation ne dépasse pas les 10 % d’intention de vote. Mais tout de même, cette émission aura permis d’apporter un bol d’air à une campagne qui en avait grandement besoin.

Les points clés à retenir de ce second débat 

Impossible de résumer l’ensemble des échanges, que je vous recommande par ailleurs de visionner vous-même tant ils sont par moment savoureux. Cependant, arrêtons-nous sur quelques points intéressants.

Marine Le Pen a subi trois attaques particulièrement pertinentes. Sa position anti-européenne est jugée trop molle par Asselineau et réduite à une posture par Fillon qui l’accuse de bluffer sur la sortie de l’euro. Plus marquant, la candidate du FN a ensuite subi le procès que ne sont vraisemblablement pas capables de lui faire les journalistes de tout bord : sa fausse posture sociale. Arthaud et Poutou lui reprochent d’être au service des patrons et capitalistes français, Mélenchon parvient à lui faire reconnaître qu’elle n’a pas voté contre la directive des travailleurs détachés et Cheminade cite son bras droit qui se dit un « ami des marchés financiers ». Une attaque suffisamment pertinente pour que Laurence Ferrari lui propose de répondre. Enfin, Mélenchon l’accroche sur la laïcité tandis qu’Arthaud et Poutou l’accusent une nouvelle fois de se servir de la peur des Français, le second allant jusqu’à la traiter de raciste en direct. Jubilatoire.

François Fillon a également dû faire face à des attaques féroces. Dupont Aignan l’accuse d’avoir « trahi le peuple » en faisant voter le traité européen malgré le non au référendum de 2005, puis ce sont ses affaires qui lui sont renvoyées au nez. L’image qui restera du débat sera probablement cette tirade de Poutou qui mouche Le Pen et déstabilise Fillon au point qu’il lâche un « je vais vous coller un procès vous ». Mais sur ce sujet comme sur d’autres, c’est madame Arthaud qui porte les coups les mieux argumentés.

Autre point notable, de nombreux candidats prédisent l’arrivée imminente d’une crise financière majeure (y compris Fillon), tandis que Cheminade explique calmement, et à juste titre, qu’Emmanuel Macron s’est opposé à la régulation des activités spéculatives des banques françaises en rendant caduc le projet de loi de 2013. (3)

Enfin, le débat sur l’avenir de l’Europe, par intervention successive, ne démérite pas. Mélenchon parvient à incarner une forme de synthèse en s’extrayant habilement du double piège qui lui était tendu. Au couple trotskistes Poutou/Arthaud, il concède que l’Europe n’est pas la source de tous les maux, mais bien un vecteur qu’il faut remettre en cause « si l’Europe avait fixé le temps de travail à 35 heures au lieu de 48, on serait dans une tout autre situation ». Face à l’intransigeance d’Asselineau, il évoque la puissance de la France et la voie de la coopération « les Allemands ne sont pas nos ennemis, mais des partenaires ». Benoît Hamon aura cependant le dernier mot sur la question, en agitant le spectre des conséquences d’une sortie de l’UE.

Impact sur la suite de la campagne présidentielle

Difficile de tirer des conclusions sur l’impact qu’aura ce débat sur la campagne. Quelques pistes cependant :

  • Marine Le Pen profitera peut-être de l’ambiance contestataire du plateau pour engranger des voix, surtout au second tour dans la perspective d’un affrontement avec Macron ou Fillon. Mais inversement, les attaques efficaces délivrées par l’extrême gauche (en particulier la réplique de Poutou « quand on est convoqué par les juges, on y va, il n’y a pas d’immunité ouvrière ») devraient gêner sa capacité de convaincre les classes populaires.
  • Emmanuel Macron n’aura pas gagné ni perdu grand-chose, mais une fois de plus son manque de présence a de quoi inquiéter dans la perspective d’un duel face à Marine Le Pen au second tour. Incapable d’expliquer où il supprimera les 120 000 fonctionnaires, taxé d’un « vous êtes d’accord avec tout le monde » par Asselineau et mis en face de ses collusions avec la finance par Cheminade et Dupont Aignan, il se retrouve quelque peu affaibli dans sa stature de rempart face à l’extrême droite.
  • Nicolas Dupont Aignan cherche clairement à prendre des voix à François Fillon. La défense de ce dernier, méprisante, mais potentiellement efficace lorsqu’il sort la carte « vous étiez dans le cabinet ministériel de Bayrou » le sauvera peut être d’une nouvelle baisse dans les sondages.
  • Mélenchon avait beaucoup à perdre, entre les attaques de l’extrême gauche (qui le considère comme un faux anti-capitaliste) et de la droite nationaliste (qui le considère comme un faux souverainiste). Mais ses réponses habiles lui permettent, au contraire, d’apparaître comme la voix raisonnable face aux extrêmes. Ceci peut l’aider considérablement à gagner des électeurs plus modérés.

Modeste évaluation des différentes  candidats

Asselineau : le candidat du Frexit était très attendu par ses militants, particulièrement actifs sur les réseaux sociaux. Sa communication qui emprunte au registre complotiste (« j’ai découvert un secret bien gardé ») et son obsession juridique qui se manifeste par sa citation systématique des numéros des traités nuisent à son discours. Sa défense efficace des services publics surprendra positivement de nombreuses personnes.

Cheminade : loin de ses fantaisies de conquête spatiale, il délivre une critique remarquable de la finance mondialisée, et mouche Le Pen et Macron de façon très pertinente. Il résume l’essentiel en expliquant qu’aucun des deux favoris de l’élection ne s’oppose aux marchés, « comme par hasard ».

Lasalle : indiscipliné, confus et folklorique. La présence du candidat des communes demeure sympathique et charmante.

Arthaud: vrai antisystème, elle refuse de rassembler les Français et appelle à la lutte sociale, en s’appuyant sur les évènements en Guyane pour justifier son efficacité. Sa critique du capitalisme est particulièrement bien argumentée et ses attaques contre Marine Le Pen mériteraient d’être plus souvent reprises dans les médias. On apprécie sa dénonciation de la récupération des attentats terroristes « systématiquement utilisés pour faire des amalgames par vous, Marine Le Pen et François Fillon ».

Poutou : outre la forme qui a fait hurler Luc Ferry, on retiendra essentiellement ses deux tirades contre Marine Le Pen et François Fillon, aux dépens de sa critique de l’État d’urgence, qu’il accuse de servir à museler la contestation sociale.

Dupont Aignan : offensif contre François Fillon et Emmanuel Macron, ce n’est pas sûr qu’il parviendra à confirmer sa montée dans les sondages après son coup d’éclat du 19 Mars lorsqu’il avait quitté le plateau de TF1 en cours d’interview.

François Fillon : principal cible de Mélenchon, pris à parti pour son bilan de ministre à sa droite et ses affaires à sa gauche, il fait preuve d’une remarquable résistance grâce à sa posture présidentielle et les thématiques chères à sa base (dette, fonctionnaires, fin des 35 heures). Face à la contestation, il apparaît comme une figure rationnelle qui devrait rassurer son électorat, mais guère au-delà.

Benoît Hamon : son opposition frontale face à François Fillon sur la question des fonctionnaires devrait « faire battre le cœur » de ses électeurs. Meilleur que sur TF1, il souffre cependant de la comparaison avec Jean Luc Mélenchon, bien plus charismatique que lui. L’effet Batman et Robin, selon Thomas Guénolé. Du coup, notre frondeur s’en prend de nouveau à son camarade, sur l’Europe cette fois. Son argument repose entièrement sur une « conviction personnelle » qui le conduit à railler la stratégie plan A plan B. Le format du débat empêche Mélenchon de répondre. Mission accomplie pour le socialiste, décidément de plus en plus nuisible à la gauche qu’il voulait rassembler.

Jean Luc Mélenchon : des interventions inégales, mais synthétiques. La présence de tant d’extrêmes sur le plateau le rend plus modéré et rassurant, et sa maîtrise de l’exercice devrait lui permettre de marquer des points. Sa performance a été saluée par les éditorialistes et les « enquêtes » qui le désignent vainqueur incontesté du débat. Après avoir réussi à faire plier France 2, tout semble sourire à Mélenchon.

Emmanuel Macron : la position centriste de Macron devient de plus en plus difficile à tenir dans ce genre d’exercice où il se trouve en accord avec de nombreux candidats sans pouvoir expliquer clairement son propre point de vue. Il rassurera cependant des électeurs déconcertés par tant de dissidence de part et d’autre de l’échiquier politique.

Marine Le Pen : une performance en retrait qui ne devrait pas avoir beaucoup d’impact sur sa solide base électorale, mais remet légèrement en cause sa posture sociale et antisystème.

Conclusion

La politique spectacle et les coups d’éclat étaient à l’honneur, comme le démontrent les nombreux best off compilés sur internet. Un débat qui n’aura pas éclairé grand-chose, mais aura au moins eu le mérite d’offrir une tribune aux contestataires, et de produire une critique efficace de certaines postures politiques d’ordinaire rarement mises en causes.

Cet évènement permet également de faire tomber quelques masques. On sent le mépris de François Fillon lorsqu’il s’adresse à NDP (« minable ») et Poutou (« je vais vous coller un procès »), le discours de Marine Le Pen reçoit l’adjectif qui lui convient (« raciste ») alors qu’elle apparaît elle-même obsédée par les thématiques xénophobes tandis qu’Emmanuel Macron montre les limites de sa courte expérience politique et de son positionnement « ni de droite ni de gauche ».

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Notes et références: 

  1. Voir notre article compte rendu du premier débat, seconde section.
  2. Lors des primaires socialistes, Benoit Hamon a dû subir un véritable acharnement médiatique, bien documenté dans cet article d’Acrimed
  3. Voir cette vidéo et les sources du collectif Osons Causer

 


Une réaction au sujet de « Analyse du second débat présidentiel »

  1. A la lecture de ton article, j’ai trébuché au moins deux fois :

    – « Face à l’intransigeance d’Asselineau, il (Mélenchon) évoque la puissance de la France et la voie de la coopération « les Allemands ne sont pas nos ennemis, mais des partenaires » »

    Les propos de Mélenchon que tu reprends dans ton article laissent ici sous-entendre qu’Asselineau considéreraient les Allemands comme des ennemis. Or c’est justement Mélenchon qui parmi les 11 candidats a tenu les propos les plus durs au sujet de l’Allemagne, cf par example son livre intitulé « Le Hareng de Bismarck, le poison allemand ».

    Pour rappel Mélenchon souhaite engager un rapport de force avec l’Allemagne, en faisant valoir le poids de la France, afin de renégocier les traités européens et ainsi mener une politique de gauche à l’échelon européen.

    L’idée peut paraitre séduisante, mais que se passerait-il si un Mélenchon allemand (de droite cette fois-ci) souhaitait engager un rapport de force avec la France, en faisant valoir le poids de l’Allemagne, afin de renégocier les traités européens et ainsi mener une politique de droite à l’échelon européen… ? On voit vite apparaître les limites d’une telle démarche.

    Admettons cependant que Mélenchon, fort de son charisme et de ses talents de négociation hors pair, arrive à convaincre l’Allemagne de son projet européen de gauche. Il resterait alors à convaincre les 25 autres pays membres puisque les traités européens ne peuvent être modifiés qu’à l’unanimité. Et là je crains que les talents oratoires de Mélenchon ne suffisent plus.

    Asselineau propose lui la sortie de l’Union Européenne par l’article 50. Il n’y a absolument aucune critique de l’Allemagne dans son discours (sa critique est plutôt axée sur les Etats-Unis). Contrairement à Mélenchon, il ne considère pas que la France doive imposer sa politique à l’Allemagne. Il souhaite que les relations franco-allemandes soient de même natures que les relations franco-suisses, franco-islandaises, franc-japonaises, etc c’est-à-dire des relations de coopération entre pays souverains.

    – « Mélenchon avait beaucoup à perdre, entre les attaques de l’extrême gauche (qui le considère comme un faux anti-capitaliste) et de la droite nationaliste (qui le considère comme un faux souverainiste). Mais ses réponses habiles lui permettent, au contraire, d’apparaître comme la voix raisonnable face aux extrêmes. »

    Tu fais ici un amalgame flagrant entre la droite nationaliste et ceux « qui le considèrent comme un faux souverainiste ».

    Par droite nationaliste, je suppose que tu fais référence à Marine le Pen, et peut-être dans une moindre mesure à Dupont-Aignan. Si c’est le cas je n’ai jamais entendu aucun de ces deux candidats qualifier Mélenchon de « faux souverainiste ».

    Le seul qui aurait pu tenir de tels propos est Asselineau (on y revient…), et celui-ci n’appartient clairement pas à la droite nationaliste (son parti a été classé « divers » par le ministère de l’intérieur).

    Il y a cependant un point sur lequel on se rejoint : à la suite de ce débat, Mélenchon a réussi à ratisser large. Sont susceptibles de le rejoindre à la fois des anti-capitalistes séduits par son discours très à gauche, des électeurs du PS (donc beaucoup plus capitalistes) qui n’ont peut-être pas oublié le ralliement de Mélenchon à Hollande en 2012; des électeurs pro-européens séduits par son idée de mutualisation des dettes (donc pour plus de fédéralisme européen), et des électeurs anti-européens séduits par son discours anti-européen.

    Macron utilise la même technique en refusant le clivage gauche droite et en réussissant le coup de force de rassembler des gens aussi différents que Robert Hue et Alain Minc.

    On est là face au dilemme éternel des hommes politiques : comment rassembler un maximum d’électeurs tout en restant fidèle à ses principes ?

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